Laissons une petite place à l’ennui…

A l’école, dans les loisirs… il est parfois difficile de résister aux sirènes de la rentabilité, de la performance, de la vitesse. Notre environnement saturé de bruits, mouvements, écrans, divertissements…rend difficile la confrontation à soi-même. Les enfants sont emportés dans cette agitation qui leur complique le nécessaire travail d’apprivoiser l’ennui, nourriture essentielle pour grandir et dont l’apprentissage dure toute une vie.

Alléger la journée des enfants, laisser du temps au rien, à l’activité libre… leur permet aussi de construire leur pensée, de stimuler leur soif de découvertes et leur plaisir d’apprendre.
Les capacités créatrices, d’imagination, d’autonomie, de connaissance de soi… se fondent sur l’alternance d’attention, de présence et d’absence.

Si l’enfant est sans cesse occupé, pris dans une perpétuelle consommation et sans retour à lui-même, aucune place n’est possible pour faire naître la créativité et le désir. Cette petite flamme qui nous appartient, qui trouve sa source dans l’attente. Plus on attend, plus le désir grandit. Or, si l’enfant reçoit sans avoir demandé, le feu n’a pas le temps de s’embraser. Et l’enfant privé de cette attente, de ces temps suspendus, risque d’être voué à exister pour avoir.

Article rédigé par la campagne Yapaka.
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